Au cœur de la Lomagne, dans les anciens ateliers d’une tannerie du 18° Siècle, l’étonnante histoire du pastel, cette crucifère dont les feuilles produisent un bleu exceptionnel en peinture comme en teinture vous est contée.
Les peintures rupestres, il y a 20 000 ans pourraient être les premières apparitions du pastel. La composition des peintures employées par les hommes préhistoriques est la même que celle du pastel, pigments purs broyés et dilués avec de l’eau, et dans certaines parties du monde, déjà agglomérées avec des sèves végétales.
Si l’on s’en réfère au témoignage de Léonard de Vinci, ce serait une invention française.
La Guède, ou pastel, est une plante tinctoriale dont les feuilles par fermentation, abandonnent une couleur bleue voisine de l’indigo.
Le pastel devait prendre une importance croissante au Moyen- âge, puis concurrencé et éliminé par l’arrivée massive de l’indigo d’Amérique au 18° Siècle, le pastel tomba dans l’oubli. Aujourd’hui il revient en force.
L’atelier du bleu de Lectoure dans le Gers développe la culture du pastel, l’extraction et la production du pigment pur, ainsi que la fabrication d’une gamme de produits ennoblis par ce pigment.
La construction de superbes hôtels particuliers ont forgé la légende du » Pays de cocagne « .
La pâte obtenue a base des feuilles de la guède était moulée à la main, pour former des coques » cocagnes » . Elles étaient mises à sécher sur des mâts (cocagnes) hors de portée des voleurs.
La guède, jaillie de la terre sans faire le moindre bruit, cherche le soleil, se gorge de chaleur, invite les abeilles à boire son nectar dans ses calices d’or poudreux, avant l’univers de la métamorphose dans l’atelier du bleu de Lectoure.
Site Web http://www.bleu-de-lectoure.com
Michel BENTEJAC.