Les noix sont un véritable trésor, leurs arbres embellissent la campagne, apportant tout le long de l’été, avec leur feuillage foncé, un havre de fraîcheur .
Mais voici que l’automne venu, le temps change, les noix vont bientôt tomber.
Aux pluies, aux vents, aux courbatures, il faudra résister.La récolte mise en sac et pendue au grenier va attendre l’hiver pour être transformée.
Au cours de l’énoisage parfois s’organisent des soirées, fidèle à la tradition, les maillets s’activent, les langues se délient, accompagnés de galettes des rois, de cidre et de rires.
Puis, vient le temps de presser.
Sur la Dronne, ou l’eau joue avec les pierres, un moulin chante toujours, sa roue s’active comme un manège pour faire tourner ses courroies, sans reprendre haleine, se mêlant au doux chant de la rivière.
Viennent les visiteurs chargés de leurs sacs de cerneaux, qui après transformation repartirons avec une huile sublimée.
La mouture est essentielle, le broyeur fait danser les cerneaux avant de les transformer en pâte.
Ainsi obtenue la pâte est versée dans une cuve de cuivre, un valet y tourne dans un ballet incessant, pendant que le feu attisé avec soin chauffe lentement jusqu’à la température désirée.
La presse, gueule ouverte, attend goulûment sa provende avant de l’enserrer, de l’écraser dans une lente agonie.
L’huile tiède, dorée, luisante, se déverse comme un trésor, avant l’embouteillage, puis elle ira dormir dans des caves avant de réapparaître, pour accompagner avec bonheur de nombreuses spécialités culinaires.
Un autre bonheur simple, celui de partager un moment privilégié.
Michel BENTEJAC