On l’appelle « le jaune », parce que ses pages en mauvais papier ont la couleur d’un pastis mal dosé, et que sa lecture laisse sur les doigts les mêmes traces qu’une gitane maïs.
« Mid Ol » est à la voix de presse du rugby français, un mélange du Miroir du Cyclisme, et du journal officiel, une institution que l’on aime par principe.
Il traîne sur les comptoirs des bars de quartiers, dans les sièges des clubs de province, aux toilettes des gens de la famille de l’Ovalie, et se parcourt comme une gazette vieillotte mais indispensable.
Chaque été, pendant la trêve, le journal publie un classement des meilleurs joueurs français par poste. Les supporters en espadrilles peuvent alors comparer l’avis de l’autorité avec leur pronostic. Peu importe si les podiums ont été établis par des journalistes un peu dociles avec le pouvoir fédéral, l’important est de connaître la décision du conseil de classe.
Midi Olympique est un journal populaire, au sens noble du mot. Proche des gens, il a un petit côté « rugby de clocher et déplacement en car » qui attendrit plus qu’il ne passionne. Lire Midi Olympique est presque un acte militant, une pétition hebdomadaire pour la survie d’un esprit rugby, d’une communauté unie autour d’une même passion.
Steve Clog Dacharry.