UNE CABANE
C’est un nid singulier, dans un village ancré au cœur de la Corrèze au carrefour de l’ A 20 et de l’ A 89. Comme un bateau dans les nues posé dans les plus hautes cimes, une île cerf-volant dans un refuge intime pour un Robinson, sous la voûte feuillue perchée sur pilotis, lieu de rêve et de protection, du repli sur soi ou de l’échappée imaginaire, cocon de la douceur protectrice, abri plein de charme cette cabane vous attend dans un bois de poche.
Après une étape éprouvante, la plénitude vous gagnera plongé dans un spa enchâssé dans la terrasse, ou une invitation à la relaxation dans un hammam.
Sous la houle des arbres le soleil s’invite en taches claires. Les premiers rayons chauds invitent à se lever les parfums endormis, redressent les herbes des pâtures dont le vert s’épanouit le long des haies. L’astre flamboyant peine à boire les rosées.
Cet univers abrite cette cabane de couleurs, les pieds hors de portée de la douceur mouillée du matin. De sa hauteur à l’abri de la canopée, une écharpe de brume monte de la vallée. Un halo blanchâtre étend sa chevelure de satin, seul le clocher ose dresser sa masse grise.
Cet abri blotti au cœur de cet écrin, vous donnera l’impression de rêver à l’affût où l’écureuil sur le chêne ou le noisetier peut vous offrir un ballet de funambule.
Parfois un rapace décrit des cercles nonchalants au dessus du petit bois, paraît s’endormir, appuyé sur le vent, ailes immobiles.
Que le soleil implacable de l’été ose vous poignarder de ses rayons, ou que l’automne déjà venu orné de sa ramure fragmentée de paillettes chatoyantes vous offre le soir un ciel qui se teinte parfois de rouille, l’astre ardent, inexorablement va bientôt se coucher.
La lune se dessine. Lentement, comme à regret le corps céleste décline, s’enfonce tel un poinçon en fusion dans la terre assombrie.
Souriante, la lune reprend sa place de toujours. Tout est sérénité, au loin la hulotte annonce la nuit. L’immensité de la coupole étoilée nous impose notre humilité. Vous attendrez la nuit qui vous enveloppera jusqu’au matin. Vous apprécierez la quiétude dans la vague des branches, lorsque le friselis des feuilles murmure une ode à un bonheur miniature.
Les odeurs du printemps montent du sentier, les arbres ondulent doucement au gré du vent.
Michel BENTEJAC.